Le fait mérite d'être rappelé : le 26 novembre 2014, l'UNESCO a inscrit le Gwoka, tambour gualoupéen à la liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Il importe de considérer cette inscription comme une reconnaissance du tambour antillais (le Bèlè martiniquais comme le Gwoka) dans la richesse inestimable de sa tradition, toute droit issue des temps esclavagistes. Ce mode d'expression et de subversion à l'ordre colonial est sans aucun doute le tréfond du patrimoine musical antillais, vecteur anthentique à la fois d'une identité originale et d'un puissant esprit de résistance. L'occasion de revenir sur l'ensemble de ces traditions du Gwoka et du Bèlè, sous le signe de la notion glissantienne de "trace".
Ce dossier thématique, complémentaire de la page consacrée sur le site, aux "Esclavages et servitudes modernes", propose une actualisation régulière en prise avec la question des formes contemporaines de l'esclavage dans le monde, à la faveur d'une sélection de documents médias récents. Il sera donc constamment alimenté de nouvelles ressources ayant trait à l'état actuel de ce fléau international.
Pour commencer : un reportage du magazine de France 2, "Complément d'enquête", 27 novembre 2014, à propos de l'exploitation esclavagiste de travavailleurs forcés dans l'industrie de la crevette en Thaïlande, les "damnés de la mer" d'aujourd'hui.
Le 17 décembre 2014, la 25e édition du Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde récompensait Fabienne Kanor, mais réservait une mention spéciale à Louis Sala-Molins, pour son ouvrage Esclavage Réparation. Les lumières des capucins et les lueurs des pharisiens, saluant par là-même l'ensemble d'une œuvre consacrée à l'histoire de l'esclavage et de la traite négrière. L'occasion de revenir sur les itinéraires d'un intellectuel insoumis qui a beaucoup apporté à la réflexion sur l'histoire et la mémoire de la traite négrière.
Retrouvez ici un panorama constamment actualisé des différentes initiatives de célébration et de commémoration des mémoires de l'esclavage et de ses abolitions, mais aussi un point sur les nouveautés du site.