Dossier du du JT Soir de Martinique 1ère à propos de l'inauguration
du Mémorial ACTe et des débats autour de la nouvelle instituton.
Reportage de RFI du 10 mai 2015 sur l'inauguration du Mémorial ACTe. Interview de Thierry L'Étang, chef du projet scientifique et culturel
Dossier du journal Le Monde du mai 2015 : "Cinq choses à savoir sur le Mémorial ACTe, en Guadeloupe"
Les membres du gouvernement français et les chefs d'États étrangers à
l'inauguration officielle du Mémorial ACTe à Pointe-à-Pitre, le 10 mai 2015
En tout état de cause, l'inauguration du Mémorial ACTe, qui est à ce jour le plus grand monument et le plus grand centre par le monde célébrant la mémoire de l'esclavage, est déjà un événement décisif qui marquera l'Histoire, par la dimension et l'ambition du projet aujourd'hui réalisé.
Cette année, la cérémonie de commémoration de la Journée nationale de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions avant déjà quelque chose d'exceptionnel en soi, puisqu'elle était l'occasion d'un triple rendez-vous, dont vous pourrez retrouver deux occurences dans la vidéo ci-contre. Juste avant la cérémonie traditionnelle au Jardin du Luxembourg présidée cette année par le Premier Ministre Manuel Valls (qui venait de la Place du Général Catroux où il avait déposé une gerbe, réaffirmant la volonté de l'État de voir le projet d'un centre-musée de l'esclavage à Paris, projet porté par Claude Ribbe comme on le sait), il y eut l'événement considérable de l'inauguration officielle par le Président de la République François Hollande, du Mémorial ACTe à Pointe-à-Pitre, le Centre caribéen d'expressions et de mémoire de la traite et de l'esclavage. Moment solennel, marquant et émouvant : c'est par les mots immortels d'Édouard Glissant (Les Indes), d'Aimé Césaire (Cahier d'un retour au pays natal) et de Frantz Fanon (Peau noire, masque blanc) que s'est ouverte la cérémonie. En présence de plusieurs chefs d'États étrangers, dont le Président malien Ibrahim Boubacar Keita, le Président sénagalais Macky Sall et le Président haïtien Michel Martelly, le Président de la Région Guadeloupe Victorin Lurel, ex-Ministre des Outre-Mer, a prononcé un discours marquant dans lequel d'ailleurs était rendu un hommage appuyé à Édouard Glissant qui le premier, avait préfiguré la création d'un grand centre mémorial de l'esclavage. Puis ce fut au tour de François Hollande, dans un discours tout aussi inspiré, de saluer cette création. Après avoir réaffirmé que s'il demeurait opposé à toute idée de "réparation", la France reconnaissant une "dette morale" vis-à-vis des des crimes esclavagistes, il a en effet annoncé qu'en regard de la dette infamante imposée à Haïti par Charles X dès 1825 et dont les intérêts ont bel et bien été perçus par l'État français jusqu'en 1952, au titre du dédommagement des anciens colons français, il entendait s' "acquitter" de cette ultime humiliation infligée à la première nation noire de l'Histoire. Rappelons que cette dette a saigné Haïti et a contribué à l'état de pauvreté dans lequel ce pays se trouve aujourd'hui. Rappelons encore que pour les Antilles françaises, seul cas d'une colonisation réussie et aboutie - pour paraphraser Édouard Glissant -, les Békés ont été quant à eux bel et bien dédommagés : déjà l'article 5 du décret d'abolition du 27 avril 1848 le stipulait ouvertement. Hier, le Président de la République a dit à Pointe-à-Pitre : "Quand je viendrai en Haïti, j'acquitterai à mon tour la dette que nous avons".
Cérémonies officielles : à Pointe-à-Pitre, inauguration du Mémorial ACTe (discours de Victorin Lurel et de François Hollande) / à Paris, cérémonie au Jardin du Luxembourg
(discours de Gérard Larcher et de Manuel Valls)
LA COMMÉMORATION DE LA JOURNÉE NATIONALE DES MÉMOIRES DE LA TRAITE, DE L'ESCLAVAGE ET DE LEURS ABOLITIONS - 10 mai 2015, Pointe-à-Pitre / Paris
