Navalaxsan Subaskumar
Mon histoire
Lycée Edouard Branly Créteil, Première STI
Mon histoire
J'étais cet homme sombre, cet homme plein de savoir,
Ces ombres de ma culture, qui racontent des histoires.
Maintenant je ne suis plus qu'un homme rompu, un homme solitaire,
Une âme vendue, une âme éphémère.
J'étais aussi maudit qu'un poète et aussi triste qu'un condamné.
Ma vie ne se résume plus qu'à des coups de fouets.
Car sur leur couleur vide, la mienne faisait tâche.
Mes mains étaient enchaînées comme ma conscience,
J'étais un homme qui dans ce monde cherchait du bon sens.
Dans ces champs, mon corps était présent mais mon âme était là-bas.
Je me sentais toujours ailleurs près de ma femme, près de mon cœur qui bat.
Pour mon histoire, je n'ai pas besoin d'armes
Mon encrier est rempli de larmes.
Cette vie est si dure, cela pourrait être un adieu,
Mais cette vie mélancolique m'a ouvert les yeux.
J'AI FAIT MON PASSÉ, JE CRÉE MON FUTUR,
JE SUIS LE DERNIER DE MES ANCÊTRES, LE RESTE DE MA CULTURE.
Navalaxsan Subaskumar
Sofian Khanat
Nelson
Lycée Paul Bert de Maisons-Alfort, Seconde Bac pro
NELSON
Je vais vous présenter un homme qui a vécu l'apartheid
Pour lui je veux le M du Monde
Ils les a tous sauvés
Le A de amical
Il les a rassurés
Le N de national
L'Afrique du Sud il l'a dirigée
Le D de déterminé
Il n'a pas caché la vérité
Le E de étonné
Il a réagi devant les inégalités
Le L de lucide
La prison ne l'a pas effrayé
Le A de apartheid
Car il l'a vaincu
Mandela
Ton esprit reste avec nous
Tu as défendu leurs valeurs comme un loup
Sofian Khanat
Vesnu Shanmuganathan, Lance relance jusqu'à l'excellence
Lycée Bartholdi de Saint-Denis, Seconde Bac Pro
Lance relance jusqu'à l'excellence.
La référence de la souffrance
Donne de la désespérance,
Mais ne désespère pas !!
Désespère pas !!
A force de me faire discriminer
Je suis déterminé pour la paix.
Vesnu Shanmuganathan
Sur le mur d'une école
Est dessinée une boîte remplie de jouets
Sur le mur de l'Histoire
Est dessinée une boîte remplie d'armes
6
Sur le mur d'une école,
Un drapeau est peint en blanc
Mais il s'efface lentement
Sur le mur de l'Histoire
Un drapeau blanc au gré du vent
S'envole vers la liberté
7
Sur le mur d'une école
Un dessin est inscrit
Un noir pendu, laissé sans vie
Sur le mur de l'Histoire
Un dessin est inscrit
Un homme blanc tenant la main d'un petit noir qui revit
8
Sur le mur d'une école,
Les ombres se souviennent
D'une jeune fille noire, violée.
Sur le mur de l'Histoire,
Le blanc tente d'effacer
Les lettres de sang tracées.
9
Sur le mur d'une ville
Des peintres ont dessiné
Une maigre silhouette noire
Sur le mur de l'Histoire
La silhouette a disparu
Seule est restée la maigreur des esprits.
Élodie, Eva, Inès, Lorine, Mia, Noémie, Rachel, Thibault et Walid
Elodie, Eva, Ines, Lorine, Mia, Noémie, Rachel, Thibault, Walid
Variations sur le mur de l'école
Lycée Romain Rolland d'Ivry-sur-Seine, Seconde 7
Variations sur le mur de l'Histoire
1
Sur le mur d'une école
Un signe de menace
En rouge et noir est inscrit
Sur le mur de l'Histoire
Un nom, puis deux, puis trois
Voici les noms des résistants
2
Sur le mur d'une école
Deux inscriptions, l'une blanche, l'autre noire
Se font face, s'opposent puis se battent
Sur le mur de l'Histoire
Ces inscriptions ont disparu
3
Sur le mur de l'école
Les petits naïfs blancs
Ont dessiné un petit pendu noir
Sur le mur de l'Histoire, il est inscrit
Que les grandes panthères noires
Ont vengé le petit pendu des grands cagoulés
4
Sur le mur de l'école
On voit des enfants noirs se balancer
Ils ne jouent ni ne sourient
Sur le mur de l'Histoire
On voit des enfants blancs et noirs
Qui s'amusent ensemble en riant
5
D'une prison de silence
Elle s'échappe
Pour venir nous raconter
Les mystères sauvages
4
Mourir pour l'affirmation
Mourir pour un ciel trop étoilé
Vivre dans l'indignation
Vivre pour espérer
Mourir en silence
Pour avoir dit ce que tu penses
Si ton ombre s'est effacée
Était-ce pour mieux l'imprimer ?
5
Belle Antigone effacée
Étoile de la résistance
On connaît tous ce silence
Celui d'une femme violentée
Qui se bat pour sa liberté
6
Prisonnière au tempérament fier
Femme aux vertus lumineuses
Fais parvenir le mystère
Du désert où tu fus heureuse
Tu ne t'es pas tue alors il t'a tuée
Il voulait t'effacer, voiler ton regard
Et de simple résistante, tu devins martyre
7
Un portrait en guise de célébration
L'Afghanistan pour nation
La liberté pour revendication
L'indignation suscitée par sa disparition
Djibril, Fadela, Inès, Meriem, Noémie, Rachel et Walid
Djibril, Fadela, Ines, Meriem, Noémie, Rachel, Walid
Sept poèmes pour une rose rouge
Lycée Romain Rolland d'Ivry-sur-Seine, Seconde 6
Sept poèmes pour une rose rouge
À la mémoire de Nadia Anjuman, poète afghane assassinée en 2005
1
Qui est cette jeune femme
Qui nous fixe dans l'ombre ?
Ses yeux de panthère
Semblent refléter la colère
L'homme nous dit
« Ne faites pas attention à elle »
Mais une fois le dos tourné
Elle déclare avec force
« Nous sommes captives
Et n'avons pas le droit de regarder les étoiles ! »
D'un coup le mari la renvoie
Dans l'ombre
Mais son souvenir est toujours
Aussi marquant
Que son sang
Sur le carrelage blanc
2
Femme mystère, femme courage
Antigone afghane qui pour frère avait sa plume
Une douce puissance régnait dans cet être sombre
Le silence de la résistance résonnait en ce voile
3
Avec des yeux fiers mais sombres
Elle nous regarde
Avec une dignité obscure
Elle nous parle
Dalhia Charifa, Lydia El Mouats, Louise Foucher et Lou Sitruk
L'esclavage
Collège La Cerisaie de Charenton-le-Pont, Troisième A
L'esclavage
Privé de sa liberté,
Devenu propriété de son égal,
Comme un bien matériel,
Négociable.
Esclaves d'hier, esclaves d'aujourd'hui,
Battons-nous pour ne jamais être
Esclaves de demain.
Un enfant ne choisit pas
D'être utilisé,
Comme 250 millions d'autres,
Qui devraient penser à leur quatre heures
Plutôt qu'effectuer un dur labeur.
Certains sont maltraités, forcés à trimer.
Pire encore, d'autres sont prostitués.
Esclaves d'hier, esclaves d'aujourd'hui,
Battons-nous pour ne jamais être
Esclaves de demain.
Une femme ne choisit pas,
De coucher, d'enfanter, de se coller
A quelqu'un qu'elle ne connaît pas
Elle qui devrait étudier plutôt qu'être violée.
Esclaves d'hier, esclaves d'aujourd'hui,
Battons-nous pour ne jamais être
Esclaves de demain.
Dalhia Charifa, Lydia El Mouats, Louise Foucher et Lou Sitruk
Ashley, Malcolm X
Collège Jules Ferry de Villeneuve-Saint-Georges, Troisième C
Malcom X
Racisme
Anti-Blancs
Black Muslins
Violence
Marhin Luther King
Elijah Mohammad
Dynamité
Oncles lynchés
Famille séparée
Mère internée
Père fauché, suicidé
Union des Noirs
Union des Blancs
Pèlerinage à la Mecque
Changement de nom
Réconcilié avec les différences
Fausse dispute
Trois hommes
Montent sur l'estrade
Déchargent sur lui des fusils de chasse
« Frères, restez calmes, ne vous énervez pas. »
Fut les derniers mots qu'il prononça
Il n'a pas choisi la violence, c'est la violence qui l'a choisi.
Malcom X
Ashley
Romain, Rosa Parks
Collège Jules Ferry de Villeneuve-Saint-Georges, Troisième C
Rosa Parks
Le 1er décembre 1955, à Montgomery, une couturière noire monte dans un bus.
Le 1er décembre 1955, à Montgomery, une couturière noire s'assoit sur un siège réservé aux blancs.
Le 1er décembre 1955, à Montgomery, une couturière noire refuse de céder sa place à un blanc.
Le 1er décembre 1955, à Montgomery, une couturière noire se fait arrêter.
Le 1er décembre 1955, Mme Parks, couturière noire de Montgomery, se fait arrêter par la police : elle s'appelait Rosa.
Romain
Aurore, Camps de travail
Collège Rosa Parks de Gentilly, Troisième
Camps de travail
Sueur, fatigue et silence
Creuser la terre
Avec de vieilles pelles
De bruyants wagonnets
Promeneur de temps en temps
Des visages tristes
Poussiéreux
Constamment menacés
Aurore
Ryan, On apprend l'eau
Collège Paul Eluard de Bonneuil-sur-Marne Quatrième Segpa
Emily Dickinson
On apprend l'eau - par la soif
La terre - par les mers franchies
L'exaltation - par les affres -
La paix - en comptant ses batailles -
L'amour - par une image à garder
Et les oiseaux - par la neige
On apprend l'eau avec une tranquillité portée par les océans.
On apprend la paix avec la pureté comme dirait Mr Miterrand.
L'amour a sa liberté divine qu'on ne peut décrire avec une image.
La neige et le froid ne font qu'un
Les oiseaux font partie de mon rêve
Avec une soif immense
Les aigles blancs me soulèvent chaque matin avec une solidarité portée,
Les inséparables chantent avec tranquillité, stabilité, une douceur
dans leur voix merveilleuse,
Donnent une suite à mon rêve, à ma vie qui devient une histoire d'amour avec la nature.
La solidarité se décrit juste avec le mot famille,
Ce grand mot m'aide à grandir, à m'aimer selon ma nature.
Dans mon rêve qui n'est pas un rêve, je m'exprime avec les oiseaux
Qui donnent une suite à mes souvenirs, m'emmènent à travers les montagnes.
A la fin de mon voyage incroyable, j'aperçois mon grand-père chantant avec ses frères alouettes, avec amour, liberté, tranquillité, en une seule voix.
Puis je me réveille, mon rêve en moi…
Ryan
LES LAURÉATS DU CONCOURS
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Désignés le mercredi 28 mai 2014 au
Théâtre Antoine Vitez de Vitry-sur-Seine
L'Institut du Tout-Monde est heureux d'accueillir solennellement sur le Mémorial virtuel du site "Les Mémoires des esclavages et de leurs abolitions", les 10 poèmes sélectionnés par le jury du Concours de poésie organisé en partenariat avec la Biennale internationale des poètes en Val-de-Marne. Nous tenons à remercier très chaleureusement les élèves qui y ont pris part ainsi que les enseignants qui ont su encadrer efficacement leur travail que nous avons à cœur de mettre à l'honneur. C'est pour nous l'occasion de tous les féliciter pour avoir participé avec talent et inspiration à ce rendez-vous fondé sur la créativité et l'appropriation de la mémoire.
CI-CONTRE : Vidéo de la séance de désignation des lauréats, Théâtre Entoine Vitez d'Ivry-sur-Seine, mercredi 28 mai 2014