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Vous trouverez ici, en rapport avec la rubrique "Actualités" du Mémorial virtuel ou d'autres parties du site, une série de dossiers thématiques abordant diverses questions spécifiques en rapport avec l'histoire et la mémoire de l'esclavage.

Entretien avec Louis-Sala-Molins, "Histoire vivante" (Radio-Télévision suisse, 24 novembre 2014), à propos de son ouvrage Esclavage Réparation. Les Lumières des capucins et les lueurs des pharisiens (Éditions Lignes, 2014).

Le personnage est volontiers polémiste, aimant déranger les  conformismes de pensée. Il s'est ainsi attiré les inimitiés et parfois l'hostilité de certains milieux intellectuels, milieux acclimatés au confort rassurant des faits acquis. Mais si ses thèses ne sauraient être à l'abri des débats et même des controverses, les apports de Louis Sala-Molins, à envisager dans la perspective d'une remise en cause de l'institutionnalisation de la violence, sont cruciaux dans le champ de la réflexion relative à l'histoire et à la mémoire du phénomène esclavagiste. Au-delà même des débats toujours féconds - et qui ont en cela toute leur légitimilté -, il est juste que soit aujourd'hui rendu un réel, un fervent et un durable hommage au travail exceptionnel de Louis Sala-Molins.

Déclaration de Louis-Sala Molins en 2008 expliquant son profond désaccord avec l'ouvrage de l'historien Olivier Pétré-Grenouilleau, Les traites négrières. Essai d'histoire globale (Gallimard, 2004)

"Les blancs et les Blancs du Mémorial de Nantes", conférence de Louis Sala-Molins (octobre 2013) : virulente dénonciation de l'orientation générale du Mémorial de l'abolition de l'esclavage de Nantes.

Cours débat animé en 2006 par Claudy Siar sur I Télé, avec entre autres Louis Sala-Molins, à propos de l'histoire de la traite négrière.

Entretien avec Louis Sala-Molins en 2012, par Peter Lema, à propos du Code noir et de la mémoire de l'esclavage en France.

Le passage de Louis Sala-Molins en 1981 dans l'émission Apostrophes de Bernard Pivot révèle au grand public ce brillant intellectuel, professeur de philosophie politique en Sorbonne, à l'accent catalan chantant et à la véhémence caractéristique. Ce soir-là, c'est face à l'évèque Monseigneur Paul Poupard qu'il présente son ouvrage Le dictionnaire des Inquisiteurs.

C'est encore le propos de l'intellectuel engagé dans les débats ayant trait aux questions de mémoire et d'histoire de l'esclavage que l'on retrouve dans le dernier ouvrage en date de Louis Sala-Molins, Esclavage Réparation. Les lumières des capucins et les lueurs des pharisiens (Éditions Lignes, 2014). On retrouve ici la méthode inaugurée en 1980 dans la publication du Dictionnaire des inquisiteurs, à savoir la révélation d'écrits méconnus  - ceux de deux capucins qui en plein XVIIe siècle dénoncent avec force l'inhumanité de l'esclavage et demandent réparation. Et le tout, permettant de contester brillamment l'objection d'anachronisme maintes fois exposée à l'encontre du si contemporain débat concernant les réparations à envisager à propos du passé esclavagiste des sociétés européennes. Pour autant, démontrer l'inanité de l'argument d'anachronisme ne saurait certainement pas forclore la question du bien-fondé de l'exigence de réparation. Mais la contribution au débat est ici incontestable, et de la plus haute tenue.

On ne s'étonnera pas des polémiques suscitées par la publication en 1992 de l'ouvrage Les misères des Lumières. Sous la raison, l'outrage. Car la mise en accusation généralisée des philosophes des Lumières quant à l'ambiguité supposée de leurs attitudes face à la question de l'esclavage, est suffisamment inédite et contraire à la présentation qui en était faite traditionnellement. L'analyse de Sala-Molins a le mérite de complexifier la prise en compte de cette attitude, même si le caractère parfois systématique de la méthode a été vivement dénoncé par certains historiens. Il s'agit en somme ici d'une déconstruction du discours des Lumières à l'endroit de la servitude, discours dénoncé comme une sournoise complicité. C'est là certainement la thèse la plus problématique développée par le philosophe-historien, qui savait néanmoins qu'il s'attaquait là à une question pour le moins épineuse.

Lorsqu'en 1987, Sala-Molins publie son essai sur le Code noir, il n'est pas le premier, contrairement à ce qui est souvent dit, à "exhumer" le texte, loin de là. Il faut une certaine légèreté pour croire même qu'auparavant, l'existence, le rôle et l'importance du Code avait été niés dans l'enseignement. En tout cas, l'ouvrage permet incontestablement, grâce à une analyse de fond, elle inédite, de remettre au cœur de l'historiographie la place du texte dans le dispositif de légitimation et de codification juridiques de l'esclavage. Il a valu à son auteur une solide réputation, celle d'un découvreur auprès de certains (les moins informés), et celle d'un analyste pertinent auprès des autres. Une date en tout cas, un point de repère essentiel dans l'étude des structures étatiques de la traite négrière. Déjà un classique, indispensable.

Itinéraires de Louis Sala-Molins

Le 17 décembre 2014, la 25e édition du Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde récompensait Fabienne Kanor, mais réservait une mention spéciale à Louis Sala-Molins, pour son ouvrage Esclavage Réparation. Les lumières des capucins et les lueurs des pharisiens, saluant par là-même l'ensemble d'une œuvre consacrée à l'histoire de l'esclavage et de la traite négrière. Mention du jury : "A Louis Sala-Molins, pour son essai Esclavage Réparation. Les lumières des capucins et les lueurs des pharisiens (Éditions Lignes, 2014). Le jury a ainsi tenu à le saluer pour l'ensemble de ses travaux consacrés à la question de l'esclavage. Il a tenu aussi à saluer sa recherche sans cesse innovante dans le domaine de l'histoire des esclavages et d'une méthode qui consiste à faire émerger ses traces enfouies grâce à la révélation des documents. Il a tenu enfin à saluer son engagement intellectuel et politique en faveur de la conscience de ce phénomène historique en vue d'une future relation sereine et apaisée entre les mémoires des peuples des mondes colonisés et colonisateurs."


Les apports de Louis Sala-Molins dans ce domaine sont considérables, et on doit se souvenir avant tout de son ouvrage de 1987 publié aux PUF sur le Code noir (Le Code noir ou le Calvaire de Canaan). Néanmoins, on ne s'étonnera pas que les positions du philosophe de conviction anarchiste soient souvent dans ce champ sujettes à controverses. Car dans la logique de la lecture engagée dont il est question ici, Louis Sala-Molins a souvent insisté sur la duplicité voire la complicité du discours des philosophes des Lumières à l'endroit de la question de l'esclavage (voir particulièrement en 1992 chez Roert Laffont Les Misères des Lumières. Sous la raison, l'outrage). Assez systématiquement, il traque ce qu'il présente comme les non-dits des prises de position des abolitionnistes du XVIIIe siècle, attribués par exemple à l'Abbé Grégoire. De la lecture engagée à la lecture préconçue, plusieurs historiens ont pu critiquer les interprétations de Sala-Molins comme outrancières. Mais c'est certainement dans la continuité d'un itinéraire qu'il faut saisir l'importante contribution de cet intellectuel résolument insoumis, à la réflexion menée autour de l'histoire de l'esclavage. La continuité et certainement aussi les soubassements, qui permettent de comprendre la cohérence d'un engagement, car Louis Sala-Molins est avant tout philosophe, universitaire spécialiste de philosophie politique et d'histoire du droit (il enseigna longtemps en Sorbonne, puis à Toulouse). C'est en 1981 que le grand public fait connaissance de ce catalan volontiers virulent quand, invité sur le plateau d'Apostrophes de Bernard Pivot, il présente son ouvrage publié en 1980 chez Galilée et consacré à l'Inquisition, Le dictionnaire des Inquisiteurs : Valence, 1494. Dans cet ouvrage, on retrouve déjà la méthode qui sera également adoptée dans les ouvrages sur l'esclavage : il s'agit pour le philosophe de faire réellement œuvre  d'historien en révélant un texte totalement méconnu (en l'occurrence, un réel "manuel" à l'usage des inquisiteurs, publié en 1494) et ce faisant, d'attirer l'attention sur une violence historique avérée, mais surtout institutionnalisée (par l'Église en l'espèce).


  

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